Axe 5 Erasme

L'origine de cet axe d'études a été une réflexion sur le concept de nation et ses origines historiques plus ou moins mythifiées et mises en forme. Il fut, par la suite, élargi aux idées politiques, essentiellement les pensées autoritaires du XXe siècle. Nous souhaiterions l'affiner et le développer en amont, autour du problème des rapports entre l'Italie et l'Antiquité, et de la construction d'une identité nationale, depuis le XVIIIe siècle jusqu'à la Première Guerre mondiale. La période commence avec l'apogée de l'illuminismo, à partir du traité d'Aix-la-Chapelle de 1748 qui offre près d'un demi-siècle de paix à la péninsule et qui permet aux grands juristes et ministres d'utiliser le droit romain au service de leurs princes (que l'on songe à Beccaria en Lombardie, aux conseillers du Grand Duc Pierre-Léopold de Toscane).

Elle se poursuit avec le moment français - révolutionnaire et napoléonien - dont l'administration simplifie le cadre politique de l'Italie, puis avec le Risorgimento qui, d'Alfieri à Mazzini, magnifie le passé antique de la péninsule, jusqu'à la monarchie unifiée qui s'installe à Rome en 1870, dans les traces des Césars et des papes - non sans controverses et anciennes fidélités (Gian Battista De Rossi, le père de l'archéologie chrétienne, choisit de rester fidèle au Saint-Siège jusqu'à sa mort en 1894). Certains gouvernements (ceux de Crispi dans les années 1893-1896, de Giolitti, en 1911-1912) défendent une grande politique étrangère pour la jeune Nation italienne, en partie au nom de l'héritage romain. On espère ainsi réaliser un bilan de recherches réunissant historiens, historiens de l'art et littéraires.

Dans la même perspective mais avec un aspect plus international, et en ne se concentrant que sur les questions coloniales, une journée d'études pourrait analyser les rapports à l'Antiquité grecque et romaine entretenus par les grands empires coloniaux de l'époque moderne et contemporaine (Empires espagnol, britannique, français, italien), entre la valorisation de la pax britannica étendue à l'ensemble des possessions de l'Angleterre et les arguments historiques de la France et de l'Italie pour démontrer que chacune de ces puissances est la mieux à même d'administrer l'Afrique du Nord.

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