Colloque international : Filmer le fleuve

Publié le 18 septembre 2025 Mis à jour le 18 septembre 2025
du 8 octobre 2025 au 10 octobre 2025 Maison de la Recherche, Amphi F417
fleuve
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Organisé par Philippe Ragel (PLH-ELH) et Sophie Lécole-Solnychkine (LLA-CREATIS)

Depuis les plus lointaines origines bibliques ou antiques, le fleuve irrigue, féconde et ordonne la Terre. Entailles pour le cartographe, les fleuves ont très vite formé une frontière naturelle entre les États, assumant une fonction politique. Si ses rives séparent, ce faisant le fleuve relie. Pour l’historien c’est alors une route, une voie de circulation, de commerce, de ressources (pêche, gravières), d’échanges (économiques, culturels). Les villes qui le bordent, ainsi, lui doivent tout.
Source de développement et de profit, le fleuve n’en demeure pas moins une inépuisable réserve d’imaginaires. Il a nourri bien des épopées, bien des récits, inspiré bien des compositions musicales comme picturales (le Paphlagonéios dans les Posthomerica de Quintus de Smyrne, la Moldau de Smetana, les peintres de la Hudson River School). Sa poétique se déploie depuis sa nature coulante, fluente, dont on ne voit pas la fin, pas plus que l’on n’imagine son origine. Si sa longue traîne fabrique du récit, le fleuve bat aussi d’un autre temps le pouls de sa mesure, plus poétique, plus sensible, plus organique. Le temps d’une parenthèse, là on médite, regrette, fabule, imagine.
Depuis quelques années, ce sont néanmoins d’autres pratiques à la croisée des arts, des humanités écologiques et du militantisme qui émergent. Dans le sillage de Bruno Latour ou de Philippe Descola, le Parlement de Loire, par exemple, lutte pour la reconnaissance des droits de ce fleuve, dans un contexte de crise écologique marqué par la baisse du débit,
l’altération de la qualité de l’eau et l’appauvrissement des écosystèmes. L’actualité juridique internationale porte les échos de telles démarches, notamment lorsque des États reconnaissent la personnalité juridique de certains de leurs fleuves (le Whanganui en Nouvelle-Zélande, l’Atrato en Colombie).
Sans écarter sa dimension politique, historique ou anthropologique, c’est donc moins à sa fonction de décor qu’à sa puissance narrative, esthétique et poétique, que s’attachera ce
colloque sur le fleuve à l’écran.

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