Axes 4 : Naissances de cités

Cet axe constitue une évolution par rapport aux précédents contrats de l’équipe PLH-ERASME où un axe purement politique de cette nature n’existait pas. Cet ajout répond à la fois aux recherches de membres titulaires déjà présents lors des précédents contrats (notamment P. Payen) et à l’arrivée de nouveaux collègeus dans le courant du contrat précédent (C. Bur et T. Lanfranchi en particulier).

Comme son titre l’indique, cet axe entend se focaliser sur la naissance du monde des cités dans l’espace gréco-romain essentiellement, entre les VIe et IVe siècles avant J.-C. Des incursions ponctuelles dans d’autres aires historiques et géographiques seront toutefois envisagées à des fins de comparatisme, en puisant dans les forces vives du laboratoire (C. Bonnet par exemple) et en invitant des collègues extérieurs. Comme l’étude de la mise en place des systèmes poliades a une longue histoire derrière elle, il ne saurait être question de l’aborder sans tenir compte de cette tradition de réception qui caractérise par ailleurs l’équipe ERASME. L’axe est donc conçu suivant un volet à la fois historique et historiographique qui s’entrecroiseront.

S’agissant du volet historique, l’idée sera de progresser à travers une série de thématiques bien circonscrites qui feront l’objet à chaque fois de rencontres suivies. En effet, le thème choisi est vaste et il ne saurait être question de prétendre le traiter entièrement, ce qui nécessiterait un nombre conséquent de chercheurs et un budget important. C’est pourquoi une approche thématique paraît la plus à même d’apporter un regard nouveau sur des problématiques essentielles de ces périodes. Seront particulièrement mises en avant des questions situées à la lisière du politique et du social comme la naissance des conseils (Sénat, Boulè, etc.), la question de l’émergence d’un patriotisme qui dépasse la sphère familiale pour se fixer au niveau poliade, ou encore l’émergence d’une formalisation juridique et d’autres techniques découlant de la vie en cité. Dans le même temps, l’idée est d’interroger aussi la façon dont cette émergence du monde des cités a été conceptualisée et thématisée à partir de l’époque moderne.

Par ailleurs, dans la mesure où il s’agit d’un nouvel axe, il est également conçu suivant une forte dimension exploratoire. Dans le contenu d’abord puisque les thèmes privilégiés (comme les conseils ou le patriotisme) ne sont pas ceux qui ont le plus retenu l’attention et qu’ils sont susceptibles de modifier notre perception de cette histoire. De même, l’enquête historiographique permettra d’offrir un regard réflexif sur la production de ce champ du savoir. Cette dimension exploratoire se manifestera enfin dans la méthode de travail. En effet, le choix a été fait de ne pas utiliser l’outil classique du colloque, mais plutôt d’essayer de construire des séries de rencontres suivies et préparées en amont, associant membres du laboratoire et personnalités extérieures invitées). Ces rencontres devront déboucher sur une ou deux publications, construites en amont et sur la durée du contrat, avec des articles dans des revues. Concrètement, les membres de l’axe décideront chaque année d’une thématique principale de travail qui sera abordée sous l’angle historique et historiographique lors d’une rencontre au cours d’une réunion préparatoire. La thématique choisie sera déclinée autour de trois rencontres au fil de l’année mêlant intervenants toulousains et invités extérieurs. Ce mode de fonctionnement permettra in fine de construire au fil du contrat un ouvrage collaboratif tandis que d’autres interventions pourront trouver à être publiées dans des revues.