Axe 4- ELH : « Particularités pour trois siècles (XVIe-XVIIIe siècle) ». Responsables : Pascale Chiron, Fabrice Chassot et Bénédicte Louvat. Autres membres : Philippe Chométy, Hélène Cussac et Jean-Philippe Grosperrin.

L'axe 4 d’ELH s'est donné pour ambition d'étudier des aspects minorés ou ignorés des XVIe-XVIIIe siècles. Il s’est décliné en cinq volets interdisciplinaires.
  1. Le séminaire sur « Les premiers âges du bizarre (XVIe-XVIIIe siècle) », dirigé par P. Chiron, Ph. Chométy et J.-Ph. Grosperrin, s’est déroulé de 2015 à 2017, avec une journée d’étude conclusive en juin 2017. Le bizarre/bigearre fut abordé sur l’ensemble de la période, de la Renaissance à la Révolution, en incluant tous les genres, y compris la critique d’art et le théâtre musical, sans négliger l’historiographie, la philosophie, la polémique, la poétique. En est ressortie la force particulière de cet autre qu’est le bizarre au sein des esthétiques classiques.
  2. Une journée d’étude (27 mars 2015) a lancé le travail d’une édition critique, sous la direction de J.-Ph. Grosperrin, des Fables nouvelles de Houdar de La Motte – avec les illustrations de Gillot et Coypel. On y a envisagé les différentes manifestations du caractère « moderne », en montrant comment les choix intellectuels et esthétiques de La Motte témoignent du « moment Régence ». Cette édition critique, première à ce jour, doit paraître en 2020 (Reims, Epure) et proposera le texte complet, annoté et accompagné de six études.
  3. Le programme « Présences de la voix » mêle recherches sur la représentation de la voix dans les textes des XVIe-XVIIIe siècles, et expériences de lecture à voix haute. En mai 2019, le colloque de la SATOR « Sons, voix, bruits, chants : place et sens du sonore dans l’analyse topique des textes narratifs d’Ancien Régime » organisé par H. Cussac se demande dans quelle mesure l’objet sonore participe du narratif, voire lui donne tout son sens, sons et bruits pouvant être compris comme des topoï. « Présence de la voix » s'intéresse aussi à la mise en voix actuelle des textes d'Ancien régime, en associant recherche scientifique, pratique et réflexion didactiques. Pour favoriser une nouvelle pédagogie dans l’enseignement de la littérature, des cours de lecture à voix haute ont été développés par Ph. Chométy et P. Chiron en Licence de Lettres modernes et en Master « Création Littéraire ». H. Cussac a créé le challenge de l’éloquence dans son Département InfoCom.
  4. Porté par V. Adam, le projet ANR-MRSEI : SVIEME (Scientific and Visual Images in Early Modern Europe : Visual Literacy for Contemporary Digital, 2016-2018), visait à constituer un réseau de chercheurs internationaux en littérature (XVIe-XVIIe-7 chercheurs), sciences humaines (2) et en informatique (10), issus de six pays différents et de 9 universités. Il avait pour objet de repérer des corpus d’images scientifiques (des figures géométriques aux cartes) dans des ouvrages ne relevant pas des sciences exactes, publiés dans des textes manuscrits ou imprimés dans la première modernité (XVe-XVIIe siècle). Les crédits MRSEI ont permis de consolider le réseau, grâce à des ateliers de travail entre chercheurs et entreprises.
  5. Issu d'un programme déposé à l’IUF (2010-2015) par B. Louvat sur les « contacts entre français et langues de France dans le théâtre du XVIIe siècle », le premier volume du Théâtre de Béziers (1628-1657) paraîtra en 2019 chez Classiques Garnier. Cette édition est le fruit de plusieurs années de collaboration entre spécialistes de différentes disciplines, littérature et langue occitanes, littérature française, musicologie, Histoire. En traduisant, annotant et interprétant ces vingt-quatre pièces longtemps ignorées des historiens du théâtre, on mettra à la disposition des chercheurs, praticiens et curieux le corpus théâtral provincial le plus important de la période. En 2019, le numéro de Littératures classiques (dir. B. Louvat et P. Pasquier) consacré au « “ théâtre provincial ” en France (XVIe-XVIIe siècle) » a permis d'enrichir les réflexions inspirées par le Théâtre de Béziers, grâce à l'étude d'autres corpus provinciaux, composés en français et en langues régionales (breton, occitan, basque).