Soutenance de thèse de Charlène Huttenberger

Stendhal et le génie romanesque du christianisme : des usages de la religion dans ses fictions

Publié le 22 septembre 2020 Mis à jour le 24 novembre 2021

Charlène Huttenberger soutiendra sa thèse consacrée à Stendhal, dirigée par Fabienne Bercegol, le 9 octobre 2020 à la MDR, en salle D29, à partir de 13h30.

 Composition du jury

Fabienne Bercegol (Professeur à l'université Toulouse II-Jean Jaurès)
Xavier Bourdenet (Professeur à l'université Rennes-II)
Pierre Glaudes (Professeur à l'université Paris-Sorbonne)
Catherine Mariette (Professeur à l'université Grenoble-Alpes)
Didier Philippot (Professeur à l'université Paris-Sorbonne)

 

Stendhal et le génie romanesque du christianisme : des usages de la religion dans ses fictions

« Mais qui est-ce qui croit en Dieu par le temps qui court ? » C'est la question (rhétorique) que Stendhal aurait posée un soir de 1827 devant les invités scandalisés du salon Delécluze. Dès lors, sa réputation est établie : c'est celle d'un athée et d'un anticlérical flamboyants, que la parution du Rouge et le Noir en 1830 ne fera qu'ancrer plus avant dans les esprits. L'image que Stendhal a voulu donner de lui-même devient alors celle que retiennent non seulement ses contemporains, mais encore la quasi-totalité de la critique du XXe siècle : « portrait appauvrissant », d'après Philippe Berthier dans son Petit catéchisme stendhalien. Car avec Stendhal, les apparences sont trompeuses, rien n'est jamais simple, et surtout pas la question religieuse. En réalité, cet ennemi farouche de Dieu et de l'Église n'aurait pas été insensible aux beautés de la foi et à la tentation de la croyance.
Cette thèse se propose ainsi de restituer toute sa complexité à la question de la religion stendhalienne. Il ne s'agit pas de faire de Stendhal ce qu'il n'est pas, c'est-à-dire un chrétien qui s'ignore, mais de mettre en lumière le caractère profondément ambivalent du motif religieux dans l'œuvre stendhalienne, et tout particulièrement dans les fictions. Les romans et les nouvelles de l'écrivain sont en effet marqués par le paradoxe. S'y mêlent l'athéisme et la foi, l'hypocrisie et l'authenticité, la laideur et la beauté, la politique et l'amour-passion. Chez Stendhal, le génie romanesque du christianisme est donc un génie paradoxal, qui révèle à la fois les aspects noirs de la religion et ses aspects lumineux, portés par des personnages qui traduisent les propres hésitations de leur auteur, tout autant disciple de Voltaire que de Chateaubriand.