Thèse de BONAZZI Mathilde

Peut-on encore parler d’un style-Minuit à l’orée du XXIe siècle (Éric Chevillard, Éric Laurrent, Laurent Mauvignier, Marie Ndiaye et Tanguy Viel)

Publié le 23 août 2018 Mis à jour le 23 août 2018

dir. J. DÜRRENMATT. Soutenue le 28 septembre 2012 Mention très honorable, avec les félicitations du jury.

Résumé
Peut-on encore parler d’un style-Minuit à l’orée du xxie siècle ?
À l’aube du xxie siècle, le style-Minuit s’offre d’abord comme une construction critique. En effet, depuis les années 1950 et le mouvement du Nouveau Roman, aussi appelé école de Minuit, les récits publiés aux Éditions de Minuit sont perçus irréductiblement par l’histoire littéraire comme des productions homogènes. Ainsi, les écrivains « impassibles » ou « minimalistes » puis « ludiques » auraient succédé aux Nouveaux Romanciers et, jusque dans les années 1990, le mythique éditeur, Jérôme Lindon, aurait découvert trois écoles stylistiques.
Les critiques littéraires contribuent également à perpétuer dans la presse l’idée d’un style-Minuit. Entre 1999 et 2009, les journalistes représentent, dans un discours métaphorique et métonymique qui joue sans cesse d’un glissement sémantique sur la lexie polysémique « style », le style-Minuit en tant qu’objet sociocritique stéréotypique.
Mais, si l’on entend par style ce qui fait événement dans la langue, peut-on encore faire l’hypothèse selon laquelle il existe un style-Minuit ? Passée au crible d’une étude à la fois synchronique et diachronique, la langue littéraire des écrivains Minuit nés entre 1964 et 1973 (Éric Chevillard, Éric Laurrent, Laurent Mauvignier, Marie NDiaye et Tanguy Viel) révèle un méta-patron discursif composé de traits de style supra-individuels. Ainsi, une analyse approfondie de la ponctuation, la syntaxe et l’énonciation permet de dégager non seulement la singularité langagière de chaque écrivain mais aussi les convergences de pratiques stylistiques qui définissent bien un style collectif Minuit.

La thèse est consultable en ligne ici

Jury :
Directeur de Thèse 
M. le Professeur Jacques Dürrenmatt, Université de Toulouse II le Mirail
Rapporteurs
Mme le Professeur Catherine Rannoux, Université de Reims Champagne-Ardenne
M. le Professeur Éric Bordas, École Normale Supérieure de Lyon
Autres membres du jury
Mme le Professeur Isabelle Serça, Université de Toulouse II le Mirail
M. le Professeur Dominique Rabaté, Université de Bordeaux III Montaigne